Ce qu’on sait de lui
Né le 16 octobre 1892 à Dourbies, il était le fils d’Alban MONTEILS et de Félicie PASTRE. L’extrait de son registre matricule nous dit qu’il avait les cheveux blonds foncés, les yeux châtain clairs, le nez « moyen», et le visage « rond». Il mesurait 1m 55 et son niveau d’instruction générale était de 2 sur une échelle allant de 0 à 5. (0 = ne sait ni lire ni écrite – 1 = sait lire – 2 = sait lire et écrire – 3= sait lire, écrire, compter – 4= a obtenu le brevet de l’enseignement primaire – 5= bachelier, licencié etc…). Il était célibataire et fermier de profession, que son dernier lieu de résidence était Aulas. Il était de la classe 1912 sous ne N° de matricule 2448.
Son parcours militaire
Au conseil de révision de 1913, il est placé dans la première partie de la liste (apte au service armé) sous le n° 71. Il est incorporé au 13e Bataillon de Chasseur à Pied (13e BCP) caserné à Chambéry pour y effectuer son service militaire à compter du 10 Octobre 1913 (3 ans à l’époque). Il passe au 23e BCP à une date qui nous est inconnue.
Le 23e BCP non embrigadé appartient à la 29e Division d’Infanterie (DI) et au XVe Corps d’Armée (CA).
La lecture du Journal de Marche et des Opérations (JMO) nous renseigne sur les déplacements et les cantonnements que va connaître Alban MONTEILS.
L’ordre de mobilisation est donné au bataillon qui est stationné dans la Vallée de La Tinée (06 – Alpes-Maritimes) dès le 1er août 1914 à 16h 45.
Le chef de bataillon le commandant PERRIN publie le 4 août l’ordre de Bataillon N°1 qui donne le ton :
« La guerre avec l’Allemagne est déclarée, la France entière est sous les armes. Dans ces circonstances exceptionnellement graves et solennelles, officiers, sous-officiers, caporaux, clairons et chasseurs, sachons faire notre devoir :
Si l’ennemi vers nous s’avance,
Marchons, Marchons, Marchons,
Mort aux ennemis de la France ! »
Du 2 au 10 août
Le bataillon se met sur le pied de guerre soit 6 compagnies (Cies) à l’effectif de 250 hommes plus une section hors rang (SHR) de 187 hommes.
Il est cantonné en différents endroits entre les Vallées de la Tinée, du Var et de la Vésubie (06) comme Touët de Beuil (aujourd’hui Touët sur Var) Le Ciaudan (plus exactement Le Chaudan. Le 23e BCA) et la Vésubie (qui n’est pas un lieu mais une rivière)?
8 août - Les différentes formations du bataillon se regroupent à Saint-Martin du Var et alentours. 28 kms de trajet pour les Cies les plus éloignées.
10 août - Marche sur Nice (25 kms) – Cantonnements dans des garages près de la gare et de la promenade des Anglais.
11 août - Embarquement en chemin de fer du bataillon en 2 échelons, à 22h et 2h du matin
12 août – Voyage en chemin de fer
13 août – Débarquement à Ceintrey (54 – Meurthe et Moselle) Le 1er échelon à 16h le 2ème à 21h (40 h de train pour environ 800 kms) – Cantonnement sur place.
14 août – 4h du matin étape Ceintrey – Jarville la Malgrange (54 - banlieue de Nancy) 19 kms – bivouac sur place
15 août – Départ de Jarville à 6h – Embarquement du bataillon (train ou camions ? – 35 kms), arrivée à Marainviller (54) à 10h – Ordre de se rendre à Henaménil (15 kms) et d’y cantonner. Le bataillon est en état d’alerte, le front est tout proche, Lagarde ou est tombé, il y a à peine 4 jours, le Maréchal des Logis Carman DEPEYRE du 19e RAC est à peine à 13 kms.
16 août – Le Bataillon attaque le Bois du Haut de la Croix avec ses 6 Cies en 2 colonnes. A 10h arrivée à la lisière du bois que les allemands ont évacué. Il franchit la frontière, c’est à dire qu’il pénètre en Lorraine occupée suite à la défaite de 1870. Il creuse des tranchées le long de la route qui va de Lagarde à Ommeray. La 6ème cie occupe Lagarde (57). A 18h ordre de se porter sur Bourdonnay et d’attaquer de nuit le château de Marimont (6 kms environ). Cantonnement d’alerte à Marimont. On imagine l’état de fatigue des hommes qui ont couvert près de 20 kms en formation d’attaque, même s’il n’y a pas eu de combat, sac de 25 à 30 kilos à la bretelle…
17 août – Départ de Marimont à 6h en direction de Gélucourt (5kms). Le 23ème BCA doit couvrir le déploiement de la 29ème DI. Cantonnement à La Ferme Holz-Hoff.
18 août – repos à la ferme Holz-Hoff.
19 août – Départ pour Dieuze (57) via Guéblange (8 kms) – Arrivée à 4h du matin sans incidents. A la sortie N/E de Dieuze le bruit d’un violent combat est entendu dans la direction de Vergaville distant de 4 kms. Le 6ème BCP attaque le village et les 23ème BCP reçoit l’ordre de le soutenir. Le bataillon progresse à l’ouest en repoussant les fantassins ennemis embusqués. A 11h à la sortie N/E de Vergaville occupé par le 6ème BCP, les 2 bataillons sont pris sous le feu de l’artillerie allemande, canons de 77 et de 105. Sans soutien d’artillerie, les 2 bataillons se mettent à couverts et pendant 2 heures subissent un bombardement violent et meurtrier. A 13h ordre de reprendre l’offensive (toujours sans soutien d’artillerie…). Malgré les précautions prises, chaque déplacement est salué par des salves d’artillerie très bien réglées. Malgré tout le 23ème BCA progresse et occupe vers 13 h une crête dominant Bidestroff (4 kms environ de progression sous le feu de l’artillerie). A cet instant, il n’y a pas de troupes ennemies en face des positions du bataillon, par contre il est constamment soumis à un bombardement violent et meurtrier.
Nuit du 19 au 20 août – Toute la nuit les projecteurs allemands surveillent le plateau au N de Vergaville. Vers 9h contre-attaque allemande sur Steinbach et Bidestroff et sur l’ensemble du front de Lorraine.
20 août – ordre de reprendre l’offensive à 5h du matin et de coopérer avec le 27ème BCP. Mais au moment d’exécuter l’ordre, la contre-attaque allemande se déclenche. Feu d’artillerie d’enfer violent et meurtrier, feu de nombreuses mitrailleuses couvrent la progression de l’assaut (5h30). Le 23ème BCA ayant subit de nombreuses pertes, dont la quasi totalité de ses officiers résiste le plus longtemps possible sur ses positions, mais doit finir par se replier vers l’est de Vergaville en direction de Dieuze. Le repli se fait échelon par échelon, pied à pied pour retarder l’offensive allemande qui subit également le feu de l’artillerie française. Le 23ème BCA se rallie au nord de Dieuze ou il reçoit l’ordre (9h) d’aller en soutien d’artillerie sur Lindre-Haut. Il a couvert à ce moment environ 6 kms de retraite en combattant sans relâche depuis 5 h du matin. A 10 h ordre de retourner sur Gélucourt et de s’y organiser défensivement avec le 27ème BCP, distance à parcourir, environ 8 kms. Leur mission couvrir la retraite des troupes et des convois. Vers 17 h l’infanterie allemande soutenue par des mitrailleuses se présente face aux retranchements du bataillon et le couvre d’une violente fusillade jusqu’à la tombée du jour ou seulement le 23ème BCA pourra se dégager.
Pour les journées du 19 et 20 août le 23ème BCA déplore 1 officier tué, 6 autres blessé, 13 sous-officiers, caporaux et hommes de troupes tués, 354 blessés et 141 disparus. Alban MONTEILS est de ceux là. Il n’aura pas survécu à son premier combat. En 2 jours l’unité a perdu 515 hommes sur les 1687 qu’elle comprenait au départ de Nice, soit 30% de ses effectifs…
Le 23e BCP non embrigadé appartient à la 29e Division d’Infanterie (DI) et au XVe Corps d’Armée (CA).
La lecture du Journal de Marche et des Opérations (JMO) nous renseigne sur les déplacements et les cantonnements que va connaître Alban MONTEILS.
L’ordre de mobilisation est donné au bataillon qui est stationné dans la Vallée de La Tinée (06 – Alpes-Maritimes) dès le 1er août 1914 à 16h 45.
Le chef de bataillon le commandant PERRIN publie le 4 août l’ordre de Bataillon N°1 qui donne le ton :
« La guerre avec l’Allemagne est déclarée, la France entière est sous les armes. Dans ces circonstances exceptionnellement graves et solennelles, officiers, sous-officiers, caporaux, clairons et chasseurs, sachons faire notre devoir :
Si l’ennemi vers nous s’avance,
Marchons, Marchons, Marchons,
Mort aux ennemis de la France ! »
Du 2 au 10 août
Le bataillon se met sur le pied de guerre soit 6 compagnies (Cies) à l’effectif de 250 hommes plus une section hors rang (SHR) de 187 hommes.
Il est cantonné en différents endroits entre les Vallées de la Tinée, du Var et de la Vésubie (06) comme Touët de Beuil (aujourd’hui Touët sur Var) Le Ciaudan (plus exactement Le Chaudan. Le 23e BCA) et la Vésubie (qui n’est pas un lieu mais une rivière)?
8 août - Les différentes formations du bataillon se regroupent à Saint-Martin du Var et alentours. 28 kms de trajet pour les Cies les plus éloignées.
10 août - Marche sur Nice (25 kms) – Cantonnements dans des garages près de la gare et de la promenade des Anglais.
11 août - Embarquement en chemin de fer du bataillon en 2 échelons, à 22h et 2h du matin
12 août – Voyage en chemin de fer
13 août – Débarquement à Ceintrey (54 – Meurthe et Moselle) Le 1er échelon à 16h le 2ème à 21h (40 h de train pour environ 800 kms) – Cantonnement sur place.
14 août – 4h du matin étape Ceintrey – Jarville la Malgrange (54 - banlieue de Nancy) 19 kms – bivouac sur place
15 août – Départ de Jarville à 6h – Embarquement du bataillon (train ou camions ? – 35 kms), arrivée à Marainviller (54) à 10h – Ordre de se rendre à Henaménil (15 kms) et d’y cantonner. Le bataillon est en état d’alerte, le front est tout proche, Lagarde ou est tombé, il y a à peine 4 jours, le Maréchal des Logis Carman DEPEYRE du 19e RAC est à peine à 13 kms.
16 août – Le Bataillon attaque le Bois du Haut de la Croix avec ses 6 Cies en 2 colonnes. A 10h arrivée à la lisière du bois que les allemands ont évacué. Il franchit la frontière, c’est à dire qu’il pénètre en Lorraine occupée suite à la défaite de 1870. Il creuse des tranchées le long de la route qui va de Lagarde à Ommeray. La 6ème cie occupe Lagarde (57). A 18h ordre de se porter sur Bourdonnay et d’attaquer de nuit le château de Marimont (6 kms environ). Cantonnement d’alerte à Marimont. On imagine l’état de fatigue des hommes qui ont couvert près de 20 kms en formation d’attaque, même s’il n’y a pas eu de combat, sac de 25 à 30 kilos à la bretelle…
17 août – Départ de Marimont à 6h en direction de Gélucourt (5kms). Le 23ème BCA doit couvrir le déploiement de la 29ème DI. Cantonnement à La Ferme Holz-Hoff.
18 août – repos à la ferme Holz-Hoff.
19 août – Départ pour Dieuze (57) via Guéblange (8 kms) – Arrivée à 4h du matin sans incidents. A la sortie N/E de Dieuze le bruit d’un violent combat est entendu dans la direction de Vergaville distant de 4 kms. Le 6ème BCP attaque le village et les 23ème BCP reçoit l’ordre de le soutenir. Le bataillon progresse à l’ouest en repoussant les fantassins ennemis embusqués. A 11h à la sortie N/E de Vergaville occupé par le 6ème BCP, les 2 bataillons sont pris sous le feu de l’artillerie allemande, canons de 77 et de 105. Sans soutien d’artillerie, les 2 bataillons se mettent à couverts et pendant 2 heures subissent un bombardement violent et meurtrier. A 13h ordre de reprendre l’offensive (toujours sans soutien d’artillerie…). Malgré les précautions prises, chaque déplacement est salué par des salves d’artillerie très bien réglées. Malgré tout le 23ème BCA progresse et occupe vers 13 h une crête dominant Bidestroff (4 kms environ de progression sous le feu de l’artillerie). A cet instant, il n’y a pas de troupes ennemies en face des positions du bataillon, par contre il est constamment soumis à un bombardement violent et meurtrier.
Nuit du 19 au 20 août – Toute la nuit les projecteurs allemands surveillent le plateau au N de Vergaville. Vers 9h contre-attaque allemande sur Steinbach et Bidestroff et sur l’ensemble du front de Lorraine.
20 août – ordre de reprendre l’offensive à 5h du matin et de coopérer avec le 27ème BCP. Mais au moment d’exécuter l’ordre, la contre-attaque allemande se déclenche. Feu d’artillerie d’enfer violent et meurtrier, feu de nombreuses mitrailleuses couvrent la progression de l’assaut (5h30). Le 23ème BCA ayant subit de nombreuses pertes, dont la quasi totalité de ses officiers résiste le plus longtemps possible sur ses positions, mais doit finir par se replier vers l’est de Vergaville en direction de Dieuze. Le repli se fait échelon par échelon, pied à pied pour retarder l’offensive allemande qui subit également le feu de l’artillerie française. Le 23ème BCA se rallie au nord de Dieuze ou il reçoit l’ordre (9h) d’aller en soutien d’artillerie sur Lindre-Haut. Il a couvert à ce moment environ 6 kms de retraite en combattant sans relâche depuis 5 h du matin. A 10 h ordre de retourner sur Gélucourt et de s’y organiser défensivement avec le 27ème BCP, distance à parcourir, environ 8 kms. Leur mission couvrir la retraite des troupes et des convois. Vers 17 h l’infanterie allemande soutenue par des mitrailleuses se présente face aux retranchements du bataillon et le couvre d’une violente fusillade jusqu’à la tombée du jour ou seulement le 23ème BCA pourra se dégager.
Pour les journées du 19 et 20 août le 23ème BCA déplore 1 officier tué, 6 autres blessé, 13 sous-officiers, caporaux et hommes de troupes tués, 354 blessés et 141 disparus. Alban MONTEILS est de ceux là. Il n’aura pas survécu à son premier combat. En 2 jours l’unité a perdu 515 hommes sur les 1687 qu’elle comprenait au départ de Nice, soit 30% de ses effectifs…
Le contexte : les combats de DIEUZE et « l’affaire DU XVe Corps »
Le plan XVII est un plan de mobilisation et de concentration de l’armée française élaboré en 1913 et applicable dès le mois d’avril 1914. Il est mis en œuvre à partir du 2 août 1914 par le général en chef Joffre. La majeure partie des troupes est déployée le long des frontières franco-belge et franco-allemande. Il entraine des offensives française en Haute –Alsace (7 août) et en Lorraine (14 août) et dans les Ardennes Belges (21 août). Toutes échouent dans ce qu’on appellera la bataille des frontières.
Sans portée stratégique clairement définie ce plan à pour objectif de prendre l’initiative par l’offensive pour éviter l’invasion et pour tenir une promesse faites aux Russes afin de leur donner du temps pour effectuer leur mobilisation. A ce moment la doctrine de l’état-major français se base sur l’attaque à outrance de l’infanterie « à la baïonnette ». C’est simpliste, et c’est couteux. Du 2 août au 13 septembre 1914 l’armée française perd :
313 000 h tués, disparus ou prisonniers
7000 h décédés dans les formations sanitaires du front
9000 h dans les hôpitaux de l’arrière
Le général Joffre qui informe peu ou mal les responsables politiques choisit de d’occulter sa responsabilité, en faisant porter la faute sur les exécutants, les chefs qui seront « limogés » et les soldats qui seront soumis à un régime disciplinaire terrible exécutions sommaires au cours de la retraite, constitution de Conseil de Guerre Spéciaux pour réprimer la troupe dans laquelle l’état-major n’a semble-t-il qu’une confiance modérée. Il faut trouver des coupables, les soldats du XV ème Corps feront de parfait boucs émissaires.
Suite à des « fuites » savamment orchestrées par l’Etat-major et le Ministre de la Guerre (Messimy), deux journaux parisiens les désignent comme responsable de la défaite en Loraine. Le Sénateur Gervais et Georges Clémenceau mettent en cause sans état d’âmes le courage des contingents Provençaux. L’émotion que provoque la polémique est grande dans les régions concernées. Les réactions sont virulentes :
« Il s'est trouvé un homme, un sénateur indigne du nom de Français, insulteur de ceux qui sont stoïquement tombés, insulteur de la douleur de ceux qui restent ! Vous vous disiez peut-être, monsieur, qu'étant à peu près tous morts au feu ou blessés, il ne resterait plus un enfant de cette « aimable Provence » pour vous faire rentrer vos insultes dans la gorge ? ... Je viens vous demander quel intérêt si puissant vous portez aux Allemands d'aujourd'hui pour avoir écrit l'article infâme ? J'attends votre réponse. »
— Maurice Bertrand, « Le maire d'Aix-en-Provence à Gervais », dans Le Petit Provençal du 26 août
On est assez loin de « L’Union Sacrée ». Malgré le démenti du gouvernement, le mal est fait, tout au long de la guerre, de nombreux soldats du XV ème Corps auront à subir quolibets, insultes voir discrimination tant au sein de l’armée qu’auprès des civils. A la fin de la guerre les élus, les associations, les parents, n’auront de cesse de « laver l’honneur » de leurs soldats, en témoigne le fait que de nombreuses places, boulevards, avenues portent le nom de « XV ème Corps » dans les villes de la XV ème région militaire.
Certes, les Unités du XV ème corps ont été battues, mises en fuite, certaines se sont débandées mais pas plus que dans d’autres Corps d’Armée. Rien ne traduit au niveau disciplinaire une propension à la couardise plus affirmée chez les « méridionaux » que chez les autres. Il y aura relativement peu de soldats fusillés aux XV ème Corps, mais la mauvaise réputation perdurera.
Alban MONTEILS a été porté disparu au cours de cette malheureuse bataille, il ne saura jamais qu’on a pu porter atteinte à son honneur comme a celui des ses camarades malgré la perte d’environ 12 000 hommes (4 000 tués) dont 188 officiers.
Sans portée stratégique clairement définie ce plan à pour objectif de prendre l’initiative par l’offensive pour éviter l’invasion et pour tenir une promesse faites aux Russes afin de leur donner du temps pour effectuer leur mobilisation. A ce moment la doctrine de l’état-major français se base sur l’attaque à outrance de l’infanterie « à la baïonnette ». C’est simpliste, et c’est couteux. Du 2 août au 13 septembre 1914 l’armée française perd :
313 000 h tués, disparus ou prisonniers
7000 h décédés dans les formations sanitaires du front
9000 h dans les hôpitaux de l’arrière
Le général Joffre qui informe peu ou mal les responsables politiques choisit de d’occulter sa responsabilité, en faisant porter la faute sur les exécutants, les chefs qui seront « limogés » et les soldats qui seront soumis à un régime disciplinaire terrible exécutions sommaires au cours de la retraite, constitution de Conseil de Guerre Spéciaux pour réprimer la troupe dans laquelle l’état-major n’a semble-t-il qu’une confiance modérée. Il faut trouver des coupables, les soldats du XV ème Corps feront de parfait boucs émissaires.
Suite à des « fuites » savamment orchestrées par l’Etat-major et le Ministre de la Guerre (Messimy), deux journaux parisiens les désignent comme responsable de la défaite en Loraine. Le Sénateur Gervais et Georges Clémenceau mettent en cause sans état d’âmes le courage des contingents Provençaux. L’émotion que provoque la polémique est grande dans les régions concernées. Les réactions sont virulentes :
« Il s'est trouvé un homme, un sénateur indigne du nom de Français, insulteur de ceux qui sont stoïquement tombés, insulteur de la douleur de ceux qui restent ! Vous vous disiez peut-être, monsieur, qu'étant à peu près tous morts au feu ou blessés, il ne resterait plus un enfant de cette « aimable Provence » pour vous faire rentrer vos insultes dans la gorge ? ... Je viens vous demander quel intérêt si puissant vous portez aux Allemands d'aujourd'hui pour avoir écrit l'article infâme ? J'attends votre réponse. »
— Maurice Bertrand, « Le maire d'Aix-en-Provence à Gervais », dans Le Petit Provençal du 26 août
On est assez loin de « L’Union Sacrée ». Malgré le démenti du gouvernement, le mal est fait, tout au long de la guerre, de nombreux soldats du XV ème Corps auront à subir quolibets, insultes voir discrimination tant au sein de l’armée qu’auprès des civils. A la fin de la guerre les élus, les associations, les parents, n’auront de cesse de « laver l’honneur » de leurs soldats, en témoigne le fait que de nombreuses places, boulevards, avenues portent le nom de « XV ème Corps » dans les villes de la XV ème région militaire.
Certes, les Unités du XV ème corps ont été battues, mises en fuite, certaines se sont débandées mais pas plus que dans d’autres Corps d’Armée. Rien ne traduit au niveau disciplinaire une propension à la couardise plus affirmée chez les « méridionaux » que chez les autres. Il y aura relativement peu de soldats fusillés aux XV ème Corps, mais la mauvaise réputation perdurera.
Alban MONTEILS a été porté disparu au cours de cette malheureuse bataille, il ne saura jamais qu’on a pu porter atteinte à son honneur comme a celui des ses camarades malgré la perte d’environ 12 000 hommes (4 000 tués) dont 188 officiers.
Porté disparu
Sur les 1 357 800 morts que déplore la France, 350 000 ont été portés disparus, c’est à dire qu’ils n’ont à laissé aucune trace de leur décès ou bien qu’ils n’ont pas pu être identifié. Il aura fallu attendre un jugement du Tribunal du Vigan du 12 février 1921 pour qu’Alban MONTEILS soit officiellement mort. Le jugement sera transcrit au registre d’état civil de la mairie d’Aulas, lieu de son dernier domicile, le 16 avril de la même année, mais à cette époque, personne n’espérait voir réapparaitre un prisonnier oublié.
Si vous aviez en votre possession des documents concernant Alban MONTEILS et que vous souhaitiez les partager pour nous permettre de compléter cette brève biographie merci de prendre contact ici : contact@breau-salagosse.fr
Pour en savoir plus sur les combats de DIEUZE :
http://www.provence14-18.org/Affaire15CA/
http://lesmidi.canalblog.com/archives/p90-10.html
http://chtimiste.com/batailles1418/combats/lagarde.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_XVII
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Fronti%C3%A8res
Sources :
Les travaux de Christiane GERBAL – Mémoire sur les Morts pour la France de Bréau et Salagosse.
Le site : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Les sites cités ci-dessus
Si vous aviez en votre possession des documents concernant Alban MONTEILS et que vous souhaitiez les partager pour nous permettre de compléter cette brève biographie merci de prendre contact ici : contact@breau-salagosse.fr
Pour en savoir plus sur les combats de DIEUZE :
http://www.provence14-18.org/Affaire15CA/
http://lesmidi.canalblog.com/archives/p90-10.html
http://chtimiste.com/batailles1418/combats/lagarde.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Plan_XVII
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_des_Fronti%C3%A8res
Sources :
Les travaux de Christiane GERBAL – Mémoire sur les Morts pour la France de Bréau et Salagosse.
Le site : www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
Les sites cités ci-dessus