C’est l’équivalent de l’attentat du Bataclan, avec un mode opératoire très similaire mais un bilan plus lourd encore, qui s’est produit vendredi soir dans une salle de spectacle des environs de Moscou, en Russie : des terroristes ont pénétré dans la salle de concert du Crocus city hall, et ont massacré les spectateurs au fusil d’assaut, avant de mettre le feu au bâtiment. Le bilan, encore provisoire, s’élève ce matin à 144 morts, mais les secours continuent de trouver des corps dans les décombres.
7000 militaires mobilisés
À la suite de ces attentats, le président de la République, Emmanuel Macron, a convoqué hier un Conseil de défense, où il a été décidé de repasser le plan Vigipirate au niveau maximal, « Urgence attentat ». Ce niveau avait été déclenché pour la dernière fois le 13 octobre dernier, après l’assassinat de Dominique Bernard dans un lycée d’Arras, et avait été maintenu jusqu’au 15 janvier. Depuis cette date, Vigipirate est repassé au niveau 2 (« Sécurité renforcée » ).
Le Premier ministre, Gabriel Attal, a justifié hier cette décision de repasser au niveau Urgence attentat par « les menaces qui pèsent sur notre pays » : « La revendication de l’attentat de Moscou provient de l’État islamique au Khorassan », un territoire qui se situe à cheval sur l’Iran, l’Afghanistan et le Tadjikistan. « Cette organisation menace la France et a été impliquée dans plusieurs projets d’attentats récents déjoués dans plusieurs pays d’Europe, dont l’Allemagne et la France », ajoute Gabriel Attal. L’exécutif rappelle notamment que cette organisation pourrait être impliquée dans la préparation d’un attentat, déjoué, contre le marché de Noël de Strasbourg en décembre dernier.
Le durcissement de Vigipirate va notamment porter sur la sécurisation « des bâtiments à usage d’enseignement et des lieux de culte, des rassemblements festifs, culturels et religieux, des transports et des bâtiments publics et institutionnels ». Concrètement, il se traduit par la mobilisation immédiate de 7 000 militaires dans le cadre de l’opération Sentinelle.
Menaces sur les établissements scolaires
Par ailleurs, dans plusieurs régions, dont l’Île-de-France et les Hauts-de-France, des menaces d’attentat ont été proférées via les espaces numériques de travail (ENT) des élèves.
Jeudi et vendredi, les élèves de cinq départements franciliens ont reçu, via la plateforme numérique avec laquelle ils communiquent avec l’Éducation nationale, des messages menaçants accompagnés d’une vidéo de décapitation, annonçant des attentats dans plusieurs établissements. Samedi, cela a été au tour des académies de Lille et Amiens d’être victimes de ces menaces – un message annonçant des attentats dans « 122 » établissements des Hauts-de-France.
Les services de renseignements estiment qu’il ne s’agit pas de menaces réelles mais d’une cybertattaque. L’Éducation nationale et les régions concernées ont déposé plainte, et une enquête est ouverte pour identifier les auteurs de celle-ci. Le gouvernement a décidé de ne pas fermer les établissements menacés, notamment dans les Hauts-de-France, qui ont reçu les élèves ce matin « avec des conditions de sécurité renforcées ».
Ce matin encore, une cyberattaque du même type a eu lieu dans le Grand est, poussant notamment les autorités à faire évacuer le prestigieux lycée Kléber de Strasbourg et six autres établissements alsaciens pour « des vérifications de police », toujours à la suite d’alertes à la bombe diffusées par la messagerie interne des établissements.